MALTE WOYDT

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Croyance

(NL)

“Je voulais avoir de ce qui ne se voit pas la même certitude que de sept et trois font dix. … J’avais la pretention de comprendre pareillement les autres vérités, qu’elles concernassent soit des corps qui ne seraient pas accessibles à mes sens, soit des réalités spirituelles dont je ne savais me faire qu’une conception matérielle.

Cependant je pouvais être guéri en croyant : purifié par la foi, le regard de mon esprit pouvait se diriger en quelque sorte sur votre vérité immuable et indéfectible. Mais … mon âme malade, qui ne pouvait trouver la guérison que dans la foi, de peur de croire à l’erreur, se réfusait de guérir. …

Mais peu à peu, Seigneur, … vous avez touché et préparé mon coeur, et je m’avisai de tout ce que croyais sans le voir, sans y avoir assisté : tant de faits de l’histoire des peuples, tant ds choses concernant des endroits et des villes que je n’avais pas vus, tout ce que j’admettas sur la foi d’amis, de médecins, de bien d’autres en qui il faut bien croire, sans quoi on ne ferait absolument rien en cette vie! Enfin, avec quelle foi inébranlable je me croyais le fils de mes parents! Mais c’est ce qu’il m’eût été bien impossible de savoir si je n’avais admis ce que j’entendais dire. …

Ainsi, vous m’avez persuadé que … je ne devais pas écouter les hommes qui me diraient : ‘D’où sais-tu que ces livres ont été données au genre humain par l’esprit du seul vrai Dieu qui est la Vérité même ?’ C’est précisément cela qu’il me fallait croire! …

Saint Augustin: Confessions. Livre sixième, chapitres iv et v, traduction par Joseph Trabucco, Paris: Flammarion 2008, S.123-125.

Abb.: Marc Chagall: Praying Jew, 1923, im Internet.

07/18

18/08/2019 (2:10) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Mémoire

“Dans un de ses derniers ouvrages, le philosophe Régis Debray a eu cette phrase : « Les gens du “street art” font de la rue une galerie, Ernest en fait une œuvre d’art. » J’en suis touché, mais, moi qui doute toujours, je suis aussi un peu insatisfait. Il y a là pour certains un effet de mode. On entend parfois parler de « la plus grande galerie du monde ». Alors que moi, j’aborde d’abord la rue d’un point de vue plastique, avec la couleur des murs, leur texture, et ce qui ne se voit pas ou plus, c’est-à-dire la mémoire des lieux. Il s’agit alors d’élaborer des images en faisant remonter à la surface des souvenirs enfouis, pour mieux comprendre le présent. …

La rue est un des éléments de ma palette. Sachant que toujours mes interventions viennent à réinscrire l’histoire humaine sur place. Les gens passent tous les jours dans une rue, même chargée d’histoire, mais pour eux, forcément, elle se banalise. Et d’un coup, l’apparition de l’image la fait découvrir à nouveau. En fait, cette redécouverte, cet appel à l’intelligence collective, c’est le rôle de la poésie et de l’art. …”

aus: Ernest Pignon-Ernest: “Mes interventions visent à faire ressurgir l’histoire d’un lieu”, Interview mit Gérald Rossi, L’Humanité, 29.05.2019, im Internet, und hier gemirrorred

“Que l’émotion que l’on ressent soit inséparable de l‘histoire des lieux… Je suis très inquiet par cette amnésie généralisée de l’ensemble de la société.”

Zitat aus: Olivia Gesbert: Ernest Pignon-Ernest, ecce l’artiste !, France Culture, 31.5.19, im Internet

06/19

02/06/2019 (0:57) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Ville 2

“Partout la ville … éclate …, cette forme sociale admirable, cette œuvre par excellence de la praxis et de la civilisation, se défait et se refait sous nos yeux. … La ville empêche les puissances de manipuler à leur gré les citadins-citoyens, individus, groupes, corps. … Tantôt l’État, tantôt l’entreprise, tantôt les deux … tendent à accaparer les fonctions, attributs, prérogatives de la société urbaine. …

Et cependant, sur ce fondement qui s’ébranle, la société urbaine et l”urbain’ persistent et même s’intensifient. … La forme de l’urbain, sa raison suprême, à savoir la simultanéité et la rencontre, ne peuvent disparaître. … En même temps que lieu des rencontres, convergence des communications et informations, l’urbain devient ce qu’il fut toujours : lieu de désir, déséquilibre permanent, siège de la dissolution des normalités et contraintes, moment du ludique et de l’imprévisible. …

La ville historiquement formée ne se vit plus, ne se saisit plus pratiquement. Ce n’est plus qu’un objet de consommation culturelle pour les touristes, pour l’esthétisme avides de spectacles et de pittoresque. Même pour ceux qui cherchent à la comprendre chaleureusement, la ville est morte. …

Impossible d’envisager la reconstruction de la ville ancienne, mais seulement la construction d’une nouvelle ville. … La vie urbaine n’a pas encore commencé. Nous achevons aujourd’hui l’inventaire des débris d’une société millénaire dans laquelle la campagne a dominé la ville, dont les idées et ‘valeurs‘, les tabous et les prescriptions, étaient pour une grande part d’origine agraire, à dominante rurale et ‘naturelle’. Des cités sporadiques émergeaient à peine de l’océan campagnard. …

Que la ville redevienne ce qu’elle fut : acte et œuvre d’une pensée complexe, qui ne le souhaiterait? Mais l’on se maintient ainsi au niveau des vœux et aspirations et l’on de détermine pas une stratégie urbaine. …

Le droit à la ville s’annonce comme appel, comme exigence. Par des détours surprenants – la nostalgie, le tourisme, le retour vers le cœur de la ville traditionnelle, l’appel des centralités existantes ou nouvellement élaborées – ce droit chemine lentement. … Le droit à la ville ne peut se concevoir comme un simple droit de visite ou de retour vers les villes traditionnelles. il ne peut se formuler que comme droit à la vie urbaine, transformée, renouvelée. … La société urbaine dont s’expose ici la possibilité ne peut se contenter des centralisées passées …

D’où tirer le principe du rassemblement et son contenu? Du ludique. … Que la société dite de consommation esquisse cette direction, cela ne fait aucun doute. … Il s’agit donc seulement de donner forme à cette tendance, encore soumise à la production industrielle et commerciale de culture et de loisirs …”

aus: Henri Lefebvre: Le Droit à la Ville. Paris: Anthropos 1968, S. 84, 86, 90, 91, 117, 120, 125, 132.

09/16

11/09/2016 (15:10) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Participation

“Dans la pratique, l’idéologie de la participation permet d’obtenir au moindre prix l’acquiescement des gens intéressés et concernés. Après un simulacre plus ou moins poussé d’information et d’activité sociale, ils rentrent dans leur tranquille passivité, dans leur retraite. N’est-il pas clair que la participation réelle et active porte déjà un nom. Elle se nomme auto-gestion.”

aus: Henri Lefebvre: Le Droit à la Ville. Paris: Anthropos 1968, S. 113.

09/16

11/09/2016 (13:09) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Espace

“L’urbanisme comme idéologie formule tous les problèmes de la société en questions d’espace. … Puisque la société ne fonctionne pas d’une manière satisfaisante, n’y aurait-il pas une pathologie de l’espace? Dans cette perspective, on ne conçoit pas la priorité … de l’espace sur le temps comme indice de pathologie sociale : comme symptôme parmi d’autres d’une réalité qui engendre des maladies sociales. … Médecin de l’espace, … [l’urbaniste] aurait la capacité de concevoir un espace social harmonieux, normal et normalisant. …”

aus: Henri Lefebvre: Le Droit à la Ville. Paris: Anthropos 1968, S. 50.

09/16

11/09/2016 (12:55) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Urbanisme

“… On distinguera donc:

a) l’urbanisme des hommes de bonne volonté. … On veut construire immeubles et villes ‘à l’échelle humaine’, ‘à sa mesure’, sans concevoir que dans le monde moderne ‘l’homme’ a changé d’échelle et que la mesure d’autrefois (village, cité) se transforme en démesure. …

b) l’urbanisme des administrateurs liés au secteur public (étatique) … à travers [leur] science (scientisme), une technique prend le dessus et devient le point de départ: c’est généralement une technique de circulation … On extrapole à partir d’une science, d’une analyse fragmentaire de la réalité considérée. … Cet urbanisme technocratique et systématisé … n’hésiterait pas à raser ce qui reste de la Ville pour laisser place aux voitures. …

c) l’urbanisme des promoteurs. Ils conçoivent et réalisent, sans le dissimuler, pour le marché, en vue du profit. Le nouveau, le récent, c’est qu’ils ne vendent plus du logement ou de l’immeuble, mais de l’urbanisme. … La publicité y devient idéologie. Parly II ‘fait naître un nouvel art de vivre‘, un ‘nouveau style de vie’. La quotidienneté ressemble à un conte de fée. …

À travers les diverses tendances s’esquisse une stratégie globale …: la ville renouvelée. Ils imposeront en la rendant ‘lisible” une idéologie du bonheur par la consommation, la joie par l’urbanisme … La consommation programmée et cybernétisée (prévue par les computeurs) deviendra règle et norme pour la société entière. D’autres édifieront les centres décisionnels, concentrant les moyens de la puissance : information, formation, organisation, opération. Ou encore: répression … et persuasion … Autour de ces centres se répertiront sur le terrain, en ordre dispersé, selon les normes et contrastes prévues, les périphéries, l’urbanisation désurbanisée.

Toute les conditions se réunissent ainsi pour une domination parfaite, pour une exploitation raffinée des gens, à la fois comme producteurs, comme consommateurs de produits, comme consommateurs d’espace.”

aus: Henri Lefebvre: Le Droit à la Ville. Paris: Anthropos 1968, S. 29-31.

09/16

11/09/2016 (12:46) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Commencer

“… il n’est point vrai que l’œuvre de l’homme est finie
que nous n’avons rien à faire au monde
que nous parasitons le monde
qu’il suffit que nous nous mettions au pas du monde
mais l’œuvre de l’homme vient seulement de commencer
et il reste à l’homme à conquérir toute interdiction immobilisée aux coins de sa ferveur
et aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l’intelligence et de la force …”

aus: Césaire: Cahier d’un retour. bei Wikiquote…

08/16

29/08/2016 (21:23) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Nuit debout

“… Bref : qui peut se représenter ses intérêts particuliers comme les intérêts du ‘‘peuple’ ? Ce sont évidemment ceux que l’on retrouve sur les places : les individus de la petite bourgeoisie blanche urbaine appartenant souvent à la fonction publique ou aux milieux culturels et étudiants. Ces individus, très situés dans le monde social, incarnent la norme abstraite sur laquelle la citoyenneté républicaine est construite. Ils sont donc prédisposés à se voir comme exprimant  ‘la’ citoyenneté et  ‘la’ république. Lorsqu’ils font quelque chose, c’est pour eux ‘le peuple’ qui fait quelque chose. Lorsqu’ils se rassemblent, ce n’est pas un groupe spécifique qui se rassemble : c’est le ‘commun’ qui émerge… C’est ce qui explique pourquoi le mouvement s’est fondé sur l’idée irresponsable selon laquelle il ne fallait rien revendiquer ou que revendiquer c’était se soumettre. On pourrait presque se risquer à dire que font partie de ce mouvement des gens qui n’ont rien à revendiquer parce qu’ils ne manquent de rien, et qui n’ont donc rien à demander si ce n’est ‘la fin du système‘.

Une scène politique organisée autour des catégories de ‘commun’, de ‘République sociale’, de ‘souveraineté populaire’ ne peut pas ne pas produire l’exclusion de celles et ceux qui ne peuvent à l’inverse que se penser comme membre d’un groupe particulier : les ouvriers, les chômeurs, les paysans, les précaires, les noirs, les arabes, les musulmans, les juifs, les gays et lesbiennes, les prisonniers, les sans-papiers, etc. Car lorsqu’ils se mobilisent, ces individus qui vivent ces expériences d’oppression veulent affirmer un intérêt particulier, revendiquer quelque chose, dire que quelque chose ne va pas. Ils ne veulent pas créer du commun mais fracturer le monde. …

D’où les scènes d’incompréhension que l’on a observé entre la Nuit debout et les quartiers nord de Marseille, ou entre nuit debout et les syndicats. …”

aus: Geoffroy de Lagasnerie: D’Occupy à Nuit Debout : l’inconscient politique du mouvement des places. Le Monde 28.4.16 und auf dem Blog des Autors.

07/16

04/07/2016 (21:22) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Nihilisme

“Que nous apprend le djihad, sous la forme infâme qu’on lui connaît aujourd’hui? Qu’il existe un nihilisme musulman comme il existait un nihilisme chrétien … Par ‘nihilisme’ il ne faut pas entendre la disparition des valeurs ou la mort de la croyance, mais au contraire l’érection de valeurs absolues, divertissantes, destinées à combler le désarroi d’une conscience avisée que le néant l’attend. Le nihilisme n’est pas de ne croire en rien, mais de recouvrir sa propre incrédulité par des certitudes dont la violence renseigne sur l’impiété qui les anime. …

‘Le besoin d’une foi puissante, écrit [Nietzsche] …, n’est pas la preuve d’une foi puissante, c’est le contraire.’ Dire à l’intégriste qu’il a tort de croire comme il croit, est inutile parce qu’il le sait déjà, sinon il ne ‘croirait’ pas de cette façon. Le problème du fanatique, c’est son impiété, soit le sentiment que Dieu est suffisamment misérable pour avoir besoin de son aide. …”

aus: Raphaël Enthoven: “Le choc des valeurs? Un dialogue de sourds”. Interview durch Béatrice Delvaux.Le Soir 9/10.1.2016

Abb: Mounir Fatmi: God is dead, 2007, im Internet.

05/16

23/05/2016 (14:30) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Piétonnier (à Bxl)

Il faut surtout laisser le piétonnier, l’aménager et successivement agrandir! Il est genial! Cette impression d’espace, de grandeur, de convivialité!

A qui la faute si ce serait vrai qu’l y a moins de monde dans les commerces?

  • A la majorité communale, qui annoncait cinq parkings souterains en plus d’ici quelques années, ce qui laissait faussement croire qu’il n’y avait pas assez des places dans les parkings existants (et toujours à moitié vides).
  • Aux commercants qui ont crée eux-même l’impression chez leurs clients potentiels que leurs magasins ne seront plus accessibles, alors que la grande majorité des magasins reste aussi accessible qu’avant.
  • Aux habitants qui ont crié qu’on allait avoir des embouteillages monstres sans jamais se corriger quand on a vu que ce n’était pas le cas.
  • Aux snobs qui se declarent dégoutés de la présence des sans-abris au piétonnier alors que ceux-là ont toujours été là.
  • Aux associations qui vont en guerre contre l’embourgéoisement et la commercialisation du grand boulevard alors que d’un c’était ca une de ses fonctions dès sa construction en 1870 et de deux que ce n’est pas du tout sur que tout les rêves qu’ont certains édiles dans ce sens vont vraiment se réaliser.

Malte Woydt, pour un forum en ligne du Soir, 20.4.16

20/04/2016 (16:37) Schlagworte: FR,Notizbuch ::
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