MALTE WOYDT

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Apprentissage des langues

(DE)

“Alors que le souhait de beaucoup de nos concitoyens lorsqu’ils sont à l’école est d’en sortir au plus vite, il est amusant de constater que dès qu’ils en sont sortis, le schéma scolaire reste une référence secrète, profondément enfouie mais alimentant nombre de comportements de base. C’est particulièrement le cas pour tout ce qui concerne l’apprentissage des langues…”

aus: Jean-Pierre Galliez: Les langues … j’ose. Bruxelles: Labor 1998

08/10/2007 (22:07) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Sightseeing

“Que vous est-il advenu? demandait-on au voyageur ancien; qu’avez-vous vu? est la question posée au ‘retouriste‘ : un rapport visuel remplace le contact romanesque avec le monde. Le règne du pittoresque entraîne nécessairement le déclin de la narration. …

On a célébré comme un progrès le passage du country seeing au life seeing, le remplacement du regard purement esthétique par une curiosité ethnique pour les êtres, leur mode de vie et leurs coutumes. C’était rester à l’intérieur de l’empire visuel …

Et d’ailleurs, le vacancier photographe voit-il vraiment quelque chose? Il retrouve, grandeur nature, l’image qui l’a fait partir … et, en même temps, il se projette dans le moment du retour, et prend des clichés pour pouvoir ensuite témoigner de son voyage. Coincée entre revoir et prévoir, une visite touristique n’a jamais lieu au présent. …

Pourquoi tant d’expéditions à vélo, tant de randonnées pédestres, à cheval ou en dromadaire? Parce que, dans le voyageur, la part du spectateur, autrefois royale, ne cesse de diminuer. Il n’y a pas d’aventure visuelle. C’est notre seule sagesse. Celle des enfants que même le paysage le plus majestueux n’a pas le pouvoir de tenir en repos.”

aus: Bruckner, Pascal / Finkielkraut, Alain: Au coin de la rue, l’aventure. Paris: Seuil 1979, S.50-54.

Abb.: Ali Martaza: Dollar Darvishes Dancing in Desperation, im Internet.

10/04

08/10/2007 (22:03) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

être gouverné

(DE EN)

“Être gouverné, c’est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n’ont ni titre, ni la science, ni la vertu … Être gouverné, c’est être, à chaque opération, à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, apostillé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé. C’est, sous prétexte d’utilité publique, et au nom de l’intérêt général, être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concusionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre révolte, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garroté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale !”

Pierre-Joseph Proudhon, Extrait de “Idée générale de la révolution du XIXème siècle”, cité par l’internet, autre source.

Abb.: Wilchar: L’État, o.J., in: Wilchar Superstar, Austellungskatalog Gent 2001, S.42

08/10/2007 (21:52) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Négociations

“J’avoue que je n’ai connu cette vérité que cinq ou six ans après que j’ai été employé dans le maniement des affaires. Mais j’en ai maintenant tant de certitude que j’ose dire hardiment que négocier sans cesse, ouvertement ou secrètement, en tous lieux, encore même qu’on n’en reçoive pas un fruit présent et que celui que l’on peut attendre à l’avenir ne soit pas apparent, est chose du tout nécessaire pour le bien des États. …

Celui qui négocie toujours trouve enfin un instant propre à venir à ses fins, et, quand même il ne se trouverait pas, au moins est-il vrai qu’il ne peut rien perdre, et que, par le moyen de ses négociations, il est averti de ce qui se passe dans le monde, ce qui n’est pas de petite conséquence pour le bien des États. Les négociations sont des remèdes innocents, qui ne font jamais de mal …

Les médiocres Esprits resserrent leurs pensées dans l’entendue des États où ils sont nés. …

Il faut agir en tout lieu et, ce qui est bien à remarquer, selon l’humeur et par moyen convenables, à la portée de ceux avec lesquels on négocie. Divers nations ont divers mouvements: les unes concluent promptement ce qu’elles veulent faire, et les autres y marchent à pas de plomb. …

… au lieu de relever mal à propos de certains discours faits imprudemment par ceux avec qui on traite, il faut les souffrir avec prudence et adresse tout ensemble, et n’avoir d’oreilles que pour entendre ce qui fait [parvenir] à ces fins. …

On se méfie toujours de celui qu’on ne voit agir avec finesse, et qui donne impression de sa franchise et sincerité n’avance pas peu ces affaires. …

Les mêmes paroles ayant souvent deux sens, l’un qui dépend de la bonne foi et de l’ingénuité des hommes, l’autre de leur art et de leur subtilité, par laquelle il est fort aisé de détourner la vraie explication d’un mot à des significations volontaires, Il est du tout nécessaire d’employer aux négociations des personnes qui connaissent le poids des paroles et qui sachent bien coucher par Écrit.

Les grandes négociations ne doivent par avoir un seul moment d’intermission. Il faut poursuivre ce qu’on entreprend avec une perpétuelle suite de dessein en sorte qu’on ne cesse jamais d’agir que par raison et non par relâche d’Esprit, par indifférence des choses, par vacillation de pensées et par résolutions contraires.

Il ne faut par ainsi se dégouter par un mauvais événement, puisqu’il arrive quelquefois que ce qui est entrepris avec plus de raison réussit avec moins de bonheur.

Il est difficile de combattre souvent et d’être toujours vainqueur. Et c’est une marque d’une extrême bénédiction, quand les succès sont favorables aux grandes choses et seulement contraires en celles dont l’événement est peu important. …

En matière d’État, il faut tirer profit de toutes choses; ce que peut être utile ne doit jamais être méprisé. …

Bien que ce soit un dire commun que quiconque a la force a d’ordinaire la raison, il est vrai toutefois que [de] deux puissances inégales, jointes par un traité, la plus grande court le risque d’être plus abandonnée que l’autre. La raison en est évidente: la réputation est si importante à un grand prince qu’on ne lui saurait proposer aucun avantage, qui puisse compenser la perte qu’il ferait, s’il manquait aux engagements de sa parole et de sa foi. … Les Rois doivent bien prendre garde aux traités qu’ils font: mais quand ils sont faits, ils doivent les observer avec religion.

Je sais bien que beaucoup de politiques enseignent le contraire, Mais … je soutiens que … un grand prince doit plutôt hasarder sa personne même [et] les intérêts de son état que de manquer sa parole, qu’il se peut violer sans perdre sa réputation et par conséquence la plus grande force des souverains. …”

aus: Richelieu: Testament politique. Bruxelles: Complexe 1990 (geschrieben 1639), S.51-58

09/04

08/10/2007 (20:52) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Service militaire

“Qu’est-ce, en effet, que le service militaire sinon la forme pure du quotidien, une longue année plane consacrée à rendre acceptable l’absence totale d’événements? Arraché à la vie civile, on est à la fois rejeté cent ans en arriére et projeté dans un espace d’anticipation, où se parachève le mouvement vers l’abstraction de l’existence, tendanciel dans le reste de la société. Cette étrange expérience de dédoublement temporel peut se résumer ainsi: un an d’armée, un an de science-fiction!

Même si on en souffre passagèrement, on peut refuser l’endoctrinement militaire. Mais comment résister au néant, à l’anesthésie des jours identiques? Plus que le bidasse, c’est le temps que la vie de caserne revêt d’un uniforme, et les parcours du combattant sont moins formateurs, au fond, que ce glissement machinal le long d’une durée vide. On ne s’ennuie pas à l’armée, on s’habitue à trouver l’ennui naturel. Son propre accablement met l’individu sous hypnose, en lui ôtant ses réflexes, en le rendant amorphe. Les brimades, les virées, les copains feront les souvenirs de régiment, mais ce dont le conscrit restera marqué, par-delà le discours et la mémoire, c’est de cette vie minimale, c’est de ce mariage d’ennui contracté, un an durant, avec le réel.

Bruckner, Pascal / Finkielkraut, Alain: Au coin de la rue, l’aventure. Paris: Seuil 1979, S.15

09/04

08/10/2007 (20:48) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Opinion 1

(DE)

“Entre ceux qui adhèrent à un parti parce qu’ils en partagent les idéaux et ceux qui partagent ces idéaux parce qu’ils appartiennent au parti, on trouve tous les degrés. … Le sens commun nous porte à croire que toute adhésion à un parti est d’abord idéologique … Cette manière de voir les choses présente une énorme faille: elle suppose que le citoyen ait arrêté ses convictions avant d’adhérer au parti, ce qui est loin d’être la règle. L’adhésion et l’appartenance sont sociologiques plus souvent qu’intellectuelles, elles sont affaire de valeurs, mais aussi de conscience de classe, de style de vie, de transmission familiale et communautaire, de liens sociaux.”

Alain Eraly: Le pouvoir enchaîné. Être ministre en Belgique, Bruxelles: Labor 2002, S.101/102.

02/03

08/10/2007 (20:46) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Marxisme

(DE EN NL)

“si, à beaucoup d’égards, les auteurs de ces systèmes étaient des révolutionnaires, les sectes que forment leurs disciples sont toujours réactionnaires, car ces disciples s’obstinent à maintenir les vieilles conceptions de leurs maîtres en face de l’évolution historique du prolétariat. …

Petit à petit, ils tombent dans la catégorie des socialistes réactionnaires ou conservateurs dépeints plus haut et ne s’en distinguent plus que par un pédantisme plus systématique et une foi superstitieuse et fanatique dans l’efficacité miraculeuse de leur science sociale.”

Karl Marx / Friedrich Engels: Manifeste du Parti communiste, sur l’internet.

Abb.: Florin Mitroi: V, 1992, im Internet.

08/10/2007 (20:44) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Lecture 1

(ES DE EN)

“Enfin, notre hidalgo s’acharna tellement à sa lecture que ses nuits se passaient en lisant du soir au matin, et ses jours, du matin au soir. Si bien qu’à force de dormir peu et de lire beaucoup, il se dessècha le cerveau, de manière qu’il vint à perdre l’esprit.”

Miguel de Cervantes Saavedra: L’ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche I. Traduction de Louis Viarot. Paris: Flammarion, 1969, S.52.

Abb.: Pablo Picasso: Don Quixote, 1955

08/93

08/10/2007 (11:58) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Conversation

“Cette agréable légèreté, qui fait prononcer sur ce qu’on ignore, peut avoir de l’élégance quand on parle, mais non quand on écrit. Les Allemands ont le tort de mettre souvent dans la conversation ce qui ne convient qu’aux livres; les Français ont quelquefois aussi celui de mettre dans les livres ce qui ne convient qu’à la conversation …”

“Un Français sait encore parler, lors même qu’il n’a point d’idées ; un Allemand en a toujours dans sa tête un peu plus qu’il n’en saurait exprimer. …”

“Les Allemands … n’entendent pas un mot sans en tirer une conséquence, et ne conçoivent pas qu’on puisse traiter la parole en art libéral, qui n’a ni but ni résultat que le plaisir qu’on y trouve. …”

“Le talent de conter, l’un des grandes charmes de la conversation, est très rare en Allemagne; les auditeurs y sont trop complaisants, ils ne s’ennuient pas assez vite, et les conteurs, se fiant à la patience des auditeurs, s’établissent trop à leur aise dans les récits.”

aus: Mme. de Stael: De l’Allemagne. Bd.1, Paris: Garnier-Flammarion 1968, S. 47, 99, 103, 109 (Originalausgabe 1813)

08/05

08/10/2007 (11:28) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Propriété

(DE)

“Le premier qui ayant enclos un terrain, s’avisa de dire, ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que des crimes, de guerres, des meurtres, que de misères et d’horreurs n’eut point épargnés au Genre-humain celui qui arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables. Gardez-vous d’écouter cet imposteur; Vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la Terre n’est à personne: Mais il y a grande apparence, qu’alors les choses en étoient déjà venües au point de ne pouvoir plus durer comme elles étoient …

… quand les heritages se furent accrus en nombre et en étendüe au point de couvrir le sol entier et de se toucher tous, les uns ne purent plus s’aggrandir qu’aux dépends des autres, et les surnumeraires que la foiblesse ou l’indolence avoient empêchés d’en acquerir à leur tour, devenus pauvres sans avoir rien perdu, parce que tout changeant autour d’eux, eux seuls n’avoient point changé, furent obligés de reçevoir ou de ravir leur subsistance de la main des riches …”

aus: Jean-Jacques Rousseau: Diskurs über die Ungleichheit. (zweisprachige) Edition Meier, Paderborn u.a.: Schöningh 1990, S. 172, 210 (frz. Originalausg. 1782, S. 164, 175).

11/06

08/10/2007 (10:04) Schlagworte: FR,Lesebuch ::
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