MALTE WOYDT

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Producérisme

“‘Le producérisme est une des structures les plus élémentaires du récit populiste aux États-Unis. Le producérisme évoque l’existence d’une classe moyenne noble et laborieuse constamment en conflit avec des parasites malveillants, paresseux et coupables au sommet et au pied de l’ordre social. Les personnages et les détails ont changé de façon répétée, mais les grandes caractéristiques de cette conception des choses sont restées les mêmes pendant près de deux cents ans’ …

Les parasites d’en haut correspondent, à quelques exceptions près, aux élites telles qu’elles ont représentées dans de multiples discours populistes en Europe et dans le monde: ‘les capitalistes’ chez Chavez, les ‘mondialistes‘ chez un Le Pen, les ‘bureaucrates et es juges’ chez un Berlusconi, les ‘responsables de mutuelle et les syndicalistes corrompus‘ chez une Thatcher, ‘la Flandre qui paye pour un État PS’ à la NV-A, etc. Les parasites d’en bas pour leur part, renvoient à une ‘clique’ des paresseux qui profitent du système : les étrangers, les immigrés, les bénéficiaires de l’aide sociale, les chômeurs et les ‘faux’ chômeurs, mais aussi les ‘asociaux’ en tous genres qui profitent également des ressources de l’État : les artistes ‘subsidiés’, les homosexuels, les militants pour l’avortement, les féministes, les organisations laïques, etc. …

La rhétorique producériste entretien l’idée qu’il existe une solidarité, ou à défaut une sorte de connivence ou d’accord tacite, entre le ‘parasites’ d’en haut et les ‘parasites’ d’en bas. …

Le modèle producériste … peut fonctionner en dehors de tous les radicalismes condamnés par la loi, notamment le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. … Le producérisme glorifie les discriminations, mais habilement, en fonction de critères qui ne sont pas interdits par la loi et qui à bien des égards sont même au cœur du libéralisme : le mérite, le courage, l’intelligence, la responsabilité etc. Tout ce qui précède apparaît de façon récurrente dans le discours de la N-VA et se décline de façon cohérente au niveau de la solidarité, de l’économie, de l’emploi, de la gestion du chômage, des enjeux régionaux et même de l’identité flamande.”

aus: Jérôme Jamn: Essai sur ‘idéologie de la Nieuw-Vlaamse Alliantie, in: Outre Terre 40, 07-09/2014, S, 100-102, erster Absatz seinerseits Zitat aus: Chip Berlet / Matthew N. Lyons: Right-Wing Populism in America, New York: Guildford 2000, S.348-349.

01/16

30/01/2016 (21:58) Schlagworte: FR,Lesebuch,Uncategorized ::

Haine identitaire

“Le concept juste est ici la haine identitaire, la haine de l’origine, et non pas le ‘racisme‘. … Cette haine peut s’appuyer sur toute forme d’origine : biologique, ethnique, familiale, culturelle, linguistique, historique, géographique… … C’est un mode d’être haineux, un recours à la haine pour pouvoir exister.” 16

“… il y a des gens qui soudain manquent d’appui pour exister et qui, au lieu de basculer dans la déprime, se mettent à haïr celui dont ils pensent qu’il a cette appui, qu’il le leur a peut-être pris, ou volé; et dans cette haine, ils trouvent l’appui qui leur manquait pour exister. … Cette haine devient collective par un surcoît d”amour‘: on aime être ensemble à haïr le même objet. … L’abus, ce n’est pas de ‘généraliser’, c’est de haïr l’autre dans son essence, son concept, son origine.” 8

“… Le ‘racisme‘, c’est l’exclusion haineuse. On croit le réfuter en mettant le phobique-haineux en contradiction avec lui-même; il sera secoué qu’il devra regagner la voie de la raison. Or la peur et la haine c’est ce qui lui sert à combler les trous de la raison. …” 20

“… Inutile, d’entasser des raisons contre; il s’agit d’un point de folie de la raison … ‘Mais quelle raison avez-vous de haïr ces gens là? – Aucune. … – Mais d’ameuter contre eux, cela vous donne quoi? – Cela m’excite, et libère mon énergie; cela me fait exister; quoi de mieux? …’

“En un sens, le ‘racisme’, dans ses formes modernes, est une volonté pathétique de rationaliser l’identité; de la rationner, en vain, bien sûr; la soif et la peur identitaires n’ont jamais leur ratio; ou leur ration. En même temps, le ‘racisme’ refuse la rationalité – quand elle n’est pas la sienne. Un simple raisonnement ferait voler en éclats, comme foncièrement déraisonnables, toutes ses vues. Ainsi le ‘racisme’ est juste assez rationnel pour ne pas l’être: il se cramponne à une raison qui est la sienne et il ignore l’autre raison. Telle est sa passion narcissique. …” 33

“… Et dire d’un ton très chaud : ‘Mais on est frères, enfin !’ n’empêche pas que les frères s’entre-tuent. …” 30

“Pour certains, haïr l’autre – qui n’est pas du groupe, ou qui a une autre odeur – est une chose naturelle, normale.” 30

“… dans toute phobie ou haine de l’autre, il y a besoin de fixer l’autre, de l’encadrer … ” 18 “Quelqu’un qui vous exclut, vous inclut dans un cadre qu’il a défini pour vous à l’avance. Il déclare : vous êtes ceci ou cela ; ou bien : vous ne pouvez pas penser cela sachant que vous êtes dans tel cadre. Il veut vous réduire, vous couper de votre potentiel d’être, de vos racines d’avenir. …” 372

“… Les phobiques se lèvent et hurlent de peur dès que quelqu’un risque de ‘violer’ leur cadre. Car pour eux, le cadre c’est l’être même, et non une pause ou une scansion de l’appel d’être. S’ils fétichisent le cadre, s’ils sont prêts à tuer pour, c’est que le cadre c’est eux. Ils confondent le bien et la peur du ‘mal’. A la limite, cette phobie du potentiel d’être qui pousse à la réduire à ce-qui-est, à une valeur, un principe, un cadre, un bâtiment, un emblème, c’est cela qui fait mal, au prochain et à soi-même. Le mal c’est de se donner une origine fétiche en forme de ‘cadre’ et d’y rester ; ou de faire la même opération pour l’autre, pour les autres, pour les y enfermer.” 372

“… La haine identitaire suppose les diverses origines irréductibles entre elles, et irréductibles à une même origine (humaine, universelle…). …” 18

“Souvent, les ‘racistes’ sont des gens qui ont perdu contact avec leur origine, qui ne savent comment la retrouver; ils trouvent dans leur haine un support d’être qui remplace cette origine; qui leur en donne une autre, à la place, neuve et maniable.” 34

“Une identité est tolérante envers une autre si elle se sent plus forte … le remède serait que l’identité ambiante se sente assez sûre d’elle pour n’avoir pas besoin d’humilier la minorité. Certains naïfs croient calmer la majorité inquiète en faisant l’éloge des autres : ‘Mais enfin, ces gens (de la minorité) sont cultivés, intelligents… – C’est bien pour ça qu’ils sont dangereux, ils nous éclipsent! – Mais ils apprennent votre culture, vos traditions! – Justement! un jour ils vont nous en chasser, de notre culture!'” 30-32

“Enseigner la tolérance aux enfants est un problème. Il n’est pas sûr qu’ainsi on ne les mette pas en danger. … Leur apprendre à accéder à leur richesse les aiderait indirectement à être plus tolérants, c’est-à-dire plus résistants : si leur champ de l’Autre est assez vaste, aucun autre réel ne peut l’épuiser ; et eux seraient moins contraints de le fixer, ce ‘champ de l’Autre’, sur un homme ou sur un groupe – à haïr ou à exalter.” 38

La ligne de partage … est … entre ceux qui ont besoin de la haine identitaire comme d’un appui pour exister et ceux qui n’ont pas le besoin vital de cet appui pour structurer leur espace d’être. (Ils peuvent en passer par la haine sans y rester.)

Cette ligne de partage est souvent plus qu’une ligne, un abîme : entre ceux qui ont peur de sortir du cadre – qu’ils sont pris pour contours de leur être – et ceux qui peuvent en sortir, y revenir, le transformer ; entre ceux qui ont un besoin vital d’identité cadrée, et sans faille, quitte à la combler grâce aux cadavres des autres, et ceux qui peuvent se permettre – donc permettre aux autres – des failles identitaires dont ils savent qu’elles peuvent changer, se déplacer.” 44

“… C’est déjà bien si ceux qui vous méprisent ne passent pas à l’acte pour prouver dans le réel que leur mépris était fondé. Si ceux qui vous méprisent sont sûrs d’avoir raison, et n’ont pas besoin de justifier leur mépris, de l’inscrire, vous êtes sauvé; ou presque. …” 22

“La forme minimale du ‘racisme’, c’est de définir l’autre; la forme maximale, c’est d’en finir avec. Le deux se touchent et se nourissent de la même amertume.” 294

“Quand à prédire ce que fera un homme ou un groupe d’après ses opinions, c’est risqué. Au-delà de l’opinion, du comportement, il y a le mode d’être. Le mode d’être haineux passe à l’acte dans certaines conditions (notamment en groupe, si le chef ordonne ce passage) ; mais souvent, c’est indécidable.” 15

“Plutôt qu’en finir avec le ‘racisme’, peut-on écarter ses stigmates, faire sauter ses fixations? empêcher son coup d’arrêt? déjouer cette passion, jouer autrement de son matériau ? faire qu’un discours cesse de transmettre la peur qui l’inspire et l’horreur qui le fonde ? Plutôt de s’organiser contre le ‘racisme’, peut-on le désorganiser ? …” 124

“Il faut comprendre sous quel angle cette affaire de ‘racisme’ est sans issue, sans espoir ; oser l’aborder sous cet angle, par ce point de souffrance qui exclut bien des leurres et des attentes. Passé ce point, s’ouvrent des routes ardues, praticables, aux lisières du trop-humain, des troupes humaines…” 125

“On préconise cette ‘solution‘ contre le ‘racisme’ : que chacun – et chaque groupe – tienne à son image … mais q’il supporte celle du voisin et ne vienne pas l’asticoter. Droit à la différence, ça s’appelle … Cette solution est possible tant que l’espace de jeu est limité : ‘cultiver son jardin’ s’il est enclos … Or le problème est que les frontières vacillent; migrations de masse; les clôtures craquent; … les limites s’effacent ; les images se brassent sur le marché ; vive concurrence, haute tension d’imaginaire … Et dans ce faux contact, étincelle d’angoisse, flambée haineuse… … Le ‘racisme’ a une dimension politique ; il met en jeu le lien social. …” 136/137

“Pour certains, l’issue de l’impasse avec l’autre, c’est l’assimilation. … Les champions de l’assimlilation finissent par déchanter ; leur naïveté un peu perverse en prend un coup devant les retours en force de la différence oubliée. Car la différence, elle, n’oublie pas. … il y a toujours un reste qui échappe. … Là est le hic : on croit s’assimiler à un groupe, et l’on se retrouve assimilé à l’un des nœuds dont il est le sac. On s’assimile parfois à l’inconnu de l’autre, à ce qu’il ignore de lui-même ; à ce qu’il refoule ; et la posture bouc émissaire n’est pas très loin …” 138-141

“Certains ont l’illusion – la ‘certitude’ – qu’il faut d’abord, de toute urgence, ‘résoudre’ ces problèmes identitaires, par une identité solide, définie, cadrée, qui tienne la route, où l’on puisse se réfugier à tout moment ; tandis que d’autres font le constat, étonné ou ahuri : qu’il n’est pas besoin pour vivre d’avoir en main ‘son’ identité, qu’en un sens elle n’existe pas comme telle, sinon comme le processus de sa propre quête. … L’identité est non pas un ‘faux problème’, mais un problème ouvert, passionnément insoluble, irriguant d’autres problèmes de la vie ; que c’est une question en mouvement, où le sujet se demande non pas ce qu’est ‘vraiment’ son origine mais ce qu’il peut faire avec ; ce qu’il en fait. … Beaucoup confondent ‘perdre l’identité’ et en avoir une fragmentaire … Se dégager de ce dilemme, c’est surmonter la peur d’être sans identité – en fait, sans identité absolument définie.” 146/147

Le “‘mythe de la pureté’, c’est un fantasme de pureté ; un mythe c’est un fantasme stabilisé, habité par des foules, par des mémoires qui se le transmettent parce qu’il leur sert de point d’appui. … Ce fantasme de pureté exprime l’angoisse devant ce qui de nous-mêmes nous échappe ; angoisse et fatigue devant l’altérité: quand on en a assez de faire face aux altérations qui déferelent.” 303-305

“Dire que l’identité est un processus, c’est la penser comme un capital de départs, à partir de l’origine, d’où une pulsion d’identité opère, permettant de s’identifier à certains gestes et de s’en désintifier.

Du coup, avoir un ‘problème d’identité’, c’est mal supporter les passages à vide par où passe une identité, lorsque tantôt elle s’accroît, tantôt elle se retire sous l’effet de cette pulsion. En ce sens, le ‘raciste’ a un problème d’identité en impasse ; soluble uniquement dans une identité fermée, un retrait narcissique. … L’identité est … un processus mû par le jeu d’une pulsion identitaire (identifiant-désidentifiant) dont le mouvement est possible lorsque au départ le sujet n’est pas cloué, identifié à une situation, mais rattaché à des potentiels qui permettent de changer de lieu, … de ‘local’ psychique … Beaucoup savent ‘faire des choses’ mais n’arrivent à rien faire car ils ne peuvent s’engager dans le processus identitaire ; ils ne peuvent rien faire qui leur fasse traverser une frontière identitaire – celle du lieu, de l’institution, du groupe qui tenait lieu d’origine. …” 331-334

“Le remède-‘miracle’ qui permet ce processus de déplacement, cette capacité de compter, avec l’autre et pour l’Autre, cela s’appelle penser. … Penser, c’est pouvoir faire mouvement symboliquement, mouvement de s’exiler d’une image pour la traduire dans une autre, à travers un passage à vide. C’est faire travailler une sorte de pulsion migrante, traductrice, interprétante, qui passe par des fragments dispersés de soi-même. … Penser, c’est être capable d’accepter certaines irruptions d’étrangeté, comme des éclats d’origine, des fragments d’impensable. Car l’origine est impensable. …” 334/335

“Quand aux séries de ‘clichés’ qui ponctuent un processus identitaire, ce sont des achèvements… provisoires. Au fond, une identité est une suite de dépots identificatoires qui s’articulent dans une histoire, ou pas. Tant que l’histoire n’est pas achevée, vous êtes dans l’histoire ; quand l’identité se ferme, vous êtes hors de votre histoire. Une façon d’être hors de son histoire, c’est d’être … Identifié à un fragment de son origine. …” 336

“Comment, [le raciste], peut-il se libérer de cette peur, de cette enfermement?” 45

aus: Daniel Sibony: Le “racisme” ou la haine identitaire. Paris: Christian Bougois 1997, hier stark umgruppiert…

Abb.: Westboro Baptist Church, Wikimedia, im Internet.

08/14

26/08/2014 (17:15) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Hamasophilie

“… Or cette néo-réalité est pleine de paradoxes. Par exemple, les peuples des États arabes, parfois même leurs dirigeants n’aiment pas le Hamas, ils ne veulent pas le voir déteindre sur leur pays, ni que ses semblables, c’est-à-dire les intégristes de chaque pays, prennent du pouvoir. Donc ils se réjouissent des coups que lui porte Israël. Mais ils ne doivent pas le montrer. Ils se réjouissent qu’Israël fasse le travail ; mais l’opinion « révolutionnaire » en Europe est favorable au Hamas : il a beaucoup de victimes parmi sa population, disons même qu’il fait beaucoup de morts parmi le peuple qui l’a élu. Donc l’opinion révolutionnaire ou progressiste, en Europe, est favorable à un pouvoir que les peuples arabes n’aiment pas, et dont les Gazaouites eux-mêmes commencent à être excédés. Ce paradoxe – d’ une opinion qui ne jure que par le peuple, et qui a une posture antipopulaire – ce retournement en reflète un autre : quand, dans une guerre, une des parties se sent d’autant plus victorieuse qu’elle a plus de morts parmi les siens, on est en pleine perversion.

Certes, on pourrait dire que les pro-Hamas en Europe n’entrent pas dans ses détails, ils voient mourir des femmes et des enfants, et leur cœur flambe d’indignation. On mettrait celle-ci au compte d’un profond humanisme, en s’étonnant de ne l’avoir pas vu s’exprimer à l’occasion d’autres massacres, ceux de Syrie par exemple. On s’étonnerait aussi que soit passé sous silence l’usage des femmes et enfants comme boucliers humains ; c’est un secret de polichinelle qu’on hésite à rappeler. Donc, en s’en prenant à Israël qu’ils traitent d’État assassin, sans un mot sur cette prise d’otages massive, ces grands humanistes adoptent la position du Hamas, une instance pas vraiment humaniste. … Nos progressistes et humanistes qui soutiennent le Hamas se retrouvent donc dans une posture régressive par rapport aux peuples arabes, qui cherchent toujours leur printemps …”

aus: Daniel Sibony: Quatrième lettre après Tel Aviv, 24.7.2014

08/14

19/08/2014 (10:37) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Volksgeist

La culture: le domaine où se déroule l’activité spirituelle et créatrice de l’homme. Ma culture: l’esprit du peuple auquel j’appartiens et qui imprègne à la fois ma pensée la plus haute et les gestes les plus simples de mon existence quotidienne. Cette seconde signification de la culture est … un legs du romantisme allemand. Le concept de Volksgeist, c’est-à-dire de génie national, fait son apparition en 1774, dans le livre de Herder Une autre philosophie de l’histoire. … Il n’y a pas d’absolu, proclame Herder, il n’y a que des valeurs régionales et des principes advenus. … L’image classique d’un cycle éternel de violences et de crimes lui est aussi étangère que l’idée introduite par Voltaire d’une victoire progressive de la raison sur la coutume ou les préjugés. … Ce n’est pas l’histoire qui est raisonnable ou même rationnelle, c’est la raison qui est historique. … Et, selon Herder, l’aveuglement de Voltaire reflête l’arrogance de sa nation. …

En 1774, Herder est un franc-tireur et la pensée des Lumières jouit – notamment dans la Prusse de Frédéric II – d’un prestige considérable. Il faudra la déroute d’Iéna et l’occupation napoléonienne pour que l’idée de Volksgeist prenne son véritable essor. … L’exaltation de l’identité collective compense la défaite militaire et l’avilissante sujétion qui en est le prix. …

Au même moment, la France se rélève du traumatisme de la Révolution, et les penseurs traditionalistes accusent les jacobins d’avoir profané par des théories abstraites le génie national. … Nation contre nation, les traditionalistes combattent l’idée de libre association par celle de totalité englobante, et au modèle rousseauiste de la volonté générale ils opposent, sans encore employer l’expression, le concept d’inconscient collectif. … Dans l’esprit des doctrinaires de la contre-révolution, il s’agit de faire place nette et de restaurer Dieu dans ses anciens privilèges …, mais ce qu’ils appellent Dieu, ce n’est plus l’Être suprême, c’est la raison collective. … Dieu parlai à l’homme une langue universelle, dorénavant il parle en lui la langue de sa nation. … Derrière l’apparance d’un simple retour en arrière, la contre-révolution abolit toutes les valeurs transcendantes, divines aussi bien qu’humaines. … Le culte qu’ils célèbrent est celui du fait. Est bien ce qui est. …

Romantiques allemands et théocrates français n’en accomplissent pas moins une véritable révolution épistémologique. Leur haine de la modernité engendre une conception de l’homme radicalement nouvelle. … Dans leur rage à remettre l’homme à sa place, ils découvrent l’impensé qui oeuvre en lui et fondent les sciences sociales. … Ce sont aussitôt les philologues, les sociologues ou les historiens qui prennent le relais et qui tranchent en faveur du Volksgeist le débat entre les deux types de nation. Les savants désormais, et non les idéologues déclarent que le contrat social est une fiction, parce que, hors de la société, il n’y a pas d’individus autonomes. …

On présente souvent l’instauration de l’ordre libéral en Europe comme une victoire du camp du progrès sur le camp de la réaction … C’est oublier que le problème majeur des républicains, tout au long du XIXe siècle, sera de concilier leur fidélité à l’héritage des Lumières avec les progrès du savoir, de s’appuyer sur le droit naturel sans … passer pour des métaphysiciens attardés au regard du positivisme issu de la contre-révolution. …

Un événement, cependant, va remettre en cause cette consécration du Volksgeist par la science: la guerre de 1870 entre la France et l’Allemagne et plus précisement, la conquête de l’Alsace-Lorraine par les Allemands. … Les plus grands historiens allemands s’emploient à justifier l’annexion des nouveaux territoires … ils constatent que les Alsaciens parlent allemand et sont de culture allemande. … Les Alsaciens sont des nôtres donc ils sont à nous, affirment en substance Strauss et Mommsen. … Leurs homologies français se sentent aussitôt tenus de répondre. Ils se placent, cependant, sur un tout autre terrain. … Ils concèdent d’emblée à leurs interlocuteurs que l’Alsace est allemande de langue et de race. Mais, dit Renan, ‘elle ne désire pas faire partie de l’État allemand; cela tranche la question …’. … Le même Renan qui combattait la notion pernicieuse de pacte fondateur, fait maintenant de la nation l’objet d’un pacte implicite quotidiennement scellé entre ceux qui la composent. … Renan découvre brutalement l’irréductibilité des consciences. Sous le choc de l’événement, l’homme qui fut ‘le véritable garant scientifique du mythe aryen en France’ cesse de concevoir l’esprit comme une prison mentale. …

C’est à Goethe que Renan fait implicitement référence, c’est l’esprit de Goethe qu’il oppose à la vision du monde en place par le nationalisme allemand. … En 1771 … Goethe avait découvert avec transport l’existence d’un art et d’une littérature spécifiquement allemands. Il était alors à Strasbourg où deux événements eurent sur lui un retentissement considérable: la rencontre de Herder et la vision de la cathédrale. … Il résumait son crédo d’une formule: ‘L’art caractéristique est le seul art véritable.’ Ce qui le mettait en porte à faux sur son époque, sur ce siècle dit des Lumières, aveugle aux particularités. … Mais Gothe se dégrisa très vite de cette extase patriotique. Sa concession au lyrisme du Volksgeist resta sans lendemain. Croisant en quelque sort ses contemporains, il choisit même de rompre avec Herder, au moment où toute l’Allemagne intellectuelle succombait au charme consolateur de sa pensée. … Goethe dénonçait l’allégeance systématique de l’artiste à sa patrie. … Le groupe ethnique était pour lui un aspect non pas accidentel, mais constitutif de l’existence. Pourtant, et c’est là l’essentiel, Goethe refusait de faire de nécessité vertu. …

Avec le pangermanisme, l’empreinte éducative de Goethe s’efface en Allemagne: réduisant la culture au culte exclusif des puissances originelles, le Volksgeist triomphe et révèle, par surcroit, ses potentialités totalitaires. … Pour la première fois, ce n’est ni l’étalage de la force ni le droit divin qu’un État oppose à la volonté des individus, c’est leur identité même. … Voici donc des sujets littéralement incarnés par l’oppression dont ils sont victimes, obligés de se reconnaître dans l’État qui les écrase en brandissant leur effigie. … Le génie national supprime à la fois l’individu .. et l’humanité. … Rien n’arrête … un État en proie à l’ivresse du Volksgeist; nul obstacle éthique ne se dresse plus sur son chemin: privés d’existence propre, délogés de leur for intérieur, ses sujets ne peuvent pas revendiquer de droits, et puisque ses ennemies n’appartiennent pas à la même espèce, il n’y a pas de raison de leur appliquer des règles humanitaires. …

Face au conflit d’Alsace-Lorraine, en apparence limité et local, Renan a le présentiment d’une plongée imminente dans la barbarie … Il y a une chose, néanmoins, qu’il n’est pas à même de prévoir, c’est la contamination progressive et irrésistible de la cause qu’il défend par les idées qu’il combat. … Trés vite Barrès succède à Renan, et c’est autour du génie français que s’organise la résistance à l’amputation de la France. … Fort des impératifs scientifiques de l’anthropologie sociale, Vacher de Lapouge … répond après dix ans d’enquête sur le terrain: ‘… L’individu est écrasé par sa race, il n’est rien. La race, la nation sont tout.’ Avec Gustave Le Bon, c’est la psychologie qui décrète que … ‘chaque peuple possède une constitution mentale aussi fixe que ses caractéres anatomiques.’ … La passion antigermanique assure, dès lors quelle prend le pas sur toute autre considération, le triomphe de la pensée allemande. … Les adversaires parlent désormais le même langage: chez les uns et les autres la conception ethnique de la nation l’emporte sur la théorie élective. …

En 1898 … ce sont les dreyfusards qui soutiennent avec force que la nation est un assemblage de volontés individuelles et non une totalité organique … Cette fidélité rigoureuse aux principes défendus par Renan dans Qu’est-ce qu’une nation? leur vaut d’être accusés de trahir l’identité nationale. … Ils … s’acharnent … à démontrer son [Dreyfus] innocence, alors que sa culpabilité se déduit de sa race … En réhabilitant Dreyfus, la France … préfère in extremis la définition contractuelle de la société à l’idée d’âme collective. …

C’est en novembre 1945, à Londres, que fut établi l’acte constitutif de l’organisation des Nations unies pour la science et la culture. … C’est … l’epreuve sans exemple du nazisme qui inspira les fondateurs de l’Unesco, … ils pensaient l’Unesco sous le patronage implicite de Diderot, de Condorcet ou de Voltaire. … Dès les premières conférences de l’Unesco, l’ordre du jour change imperceptiblement: la critique des Lumières prend le relais de la critique du fanatisme. … Exemplaire est, à cet égard, le texte écrit par Claude Lévi-Strauss en 1951 sur une commande de l’Unesco et intitulé Race et histoire. … La tentation de placer les communautés humaines sur une échelle de valeurs dont on occupe soi-même le sommet, est scientifiquement aussi fausse, et aussi pernicieuse moralement que la division du genre humain en entités anatomico-physiologique closes. Or, les penseurs des Lumières ont, selon Lévi-Strauss, succombé à cette tentation. … Lévi-Strauss reprend à son compte la solenelle ambition des fondateurs de l’Unesco, mais il la retourne contre la philosophie à laquelle ceux-ci font allégéance. .. L’objectif demeure le même: détruire le préjugé, mais pour l’atteindre, il ne s’agit pas d’ouvrir les autres à la raison, il faut s’ouvrir soi-même à la raison des autres. … Lévi-Strauss fait école … toute les sciences humaines pourchassent l’ethnocentrisme. Cest le cas, en premier lieur, de l’histoire. … Le roi est nu: nous autres, Européens de la seconde moitié du XXe siècle, nous ne sommes pas la civilisation mais une culture particulière, une variété de l’Humain fugitive et périssable. … La philosphie de la décolonisation combat l’ethnocentrisme avec les arguments et les concepts forgés dans sa lutte contre les Lumières par le romantisme allemand. … Herder parlait avant tout pour les siens; les philosophes de la décolonisation parlent pour l’Autre. … Frantz Fanon place l’individualisme au premier rang des valeurs ennemies … Frantz Fanon fait profession, et avec quelle véhémence, de répudier l’Europe … son livre s’inscrit expressement dans la lignée du nationalisme européen. Et la majorité des mouvements de libération nationale ont suivi la même voie: avec Fanon pour prophète, ils ont choisi la théorie ethnique de la nation aux dépens de la théorie élective, ils ont préféré l’identité culturelle – traduction moderne du Volksgeist – au ‘plébiscite de tous les jours’ ou à l’idée d’‘association séculaire’. … Entre les deux modèles européens de la nation, le Tiers Monde a massivement adopté le pire. Et cela avec la bénédiction active des clercs occidentaux …”

aus: Alain Finkielkraut: La défaite de la pensée. Paris: Folio 1991 (Orig.-Ausg. 1987), S.16-103.

08/13

24/08/2013 (16:50) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Jeunisme

“Les Jeunes: ce peuple est d’apparition récente. Avant l’école, il n’existait pas. … Avec la scolarisation de masse, l’adolescence elle-même a cessé d’être un privilège bourgeois pour devenir une condition universelle. …

Fondée sur les mots, la culture au sens classique a le double inconvénient de vieillir les individus en les dotant d’une mémoire qui excède celle de leur propre biographie, et de les isoler, en les condamnant à dire ‘Je‘, c’est-à-dire à exister en tant que personnes distinctes. Par la destruction du langage, la musique rock conjure cette double malédiction: les guitares abolissent la mémoire; la chaleur fusionnelle remplace la conversation, cette mise en rapport des êtres séparés; extatiquement, le ‘je‘ se dissout dans le Jeune.

Cette régression serait parfaitement inoffensive, si le Jeune n’était maintenant partout. … De nos jours, la jeunesse constitue l’impératif catégorique de toutes les générations. … Ce ne sont plus les adolescents qui, pour échapper au monde, se réfugient dans leur identité collective, c’est le monde qui court éperdument après l’adolescence. … ce qu’on appelle aujourd’hui communication, l’atteste: l’hémisphère non verbal a fini par l’emporter, le clip a eu raison de la conversation, la société est ‘enfin devenu adolescente’.”

aus: Alain Finkielkraut: La défaite de la pensée. Paris: Folio 1991 (Orig.-Ausg. 1987), S.172-179.

Abb.: Kinez Riza: In The Woods is Perpetual Youth, 2015, indoartnow, im Internet.

08/13

24/08/2013 (15:14) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Autonomie

“Que veut la pensée postmoderne? La même chose que les Lumières: rendre l’homme indépendant, le traiter en grande personne. … À cette nuance près que la culture n’est plus considérée comme l’instrument de l’émancipation, mais comme l’une des instances tutélaires qui lui font obstacle. …

La démocratie qui impliquait l’accès de tous à la culture se définit désormais par le droit de chacun à la culture de son choix (ou à nommer culture sa pulsion du moment). ‘Laissez-moi faire de moi ce que je veux’: aucune autorité transcendante, historique ou simplement majoritaire ne peut infléchir les préférences du sujet post-moderne ou régenter ses comportements. …

Une telle réhabilitation de l’individualisme occidental méritait d’être applaudie sans réserve, si, dans sa rage antidépréciative, elle ne confondait l’égoïsme … avec l’autonomie. … la disparition des contraintes sociales héritées du passé ne suffit pas à assurer la liberté de l’esprit. … Le despotisme a été vaincu, mais pas l’obscurantisme … Or, a moment même où la technique, par télévision et par ordinateurs interposés, semble pouvoir faire entrer tous les savoirs dans tous les foyers, la logique de la consommation détruit la culture … C’est désormais le principe de plaisir – forme postmoderne de l’intérêt particulier – qui régit la vie spirituelle. Il ne s’agit plus de constituer les hommes en sujets autonomes, il s’agit de satisfaire leurs envies immédiates, de les divertir au moindre coût. …

La liberté est impossible à l’ignorant. Ainsi, du moins, pensaient les philosophes des Lumières. On ne nait pas individu, disaient-ils, on le devient, en surmontant le désordre des appétits, l’étroitesse de l’intérêt particulier, et la tyrannie des idées reçues. Dans la logique de la consommation, au contraire, la liberté et la culture se définissent par la satisfaction des besoins.”

aus: Alain Finkielkraut: La défaite de la pensée. Paris: Folio 1991 (Orig,-Ausg. 1987), S. 156-169.

08/13

24/08/2013 (14:55) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Multiculturalismes 1

“L’alternative … est simple: ou les hommes ont des droits, ou ils ont une livrée, ou bien ils peuvent légitimement se libérer d’une oppression même et surtout si leurs ancêtres en subissant déjà le joug, ou bien c’est leur culture qui a le dernier mot. et comme dit Marx, le serf fouetté par le knout doit impérativement ravaler ses cris de rébellion et de souffrance, ‘dès l’instant que ce knout est un knout chargé d’années, héréditaire et historique.’

De nos jours, cette opposition s’est brouillée: les partisans de la société multiculturelle réclament pour tous les hommes le droit à la livrée. …

C’est aux dépens de sa culture que l’individu européen a conquis, une à une, toutes ses libertés, c’est enfin, et plus généralement, la critique de la tradition qui constitue le fondement spirituel de l’Europe, mais cela, la philosophie de la décolonisation nous l’a fait oublier en nous persuadant que l’individu n’est rien de plus qu’un phénomène culturel. … À l’épreuve de l’Autre, la mise en question de l’être pas l’esprit est devenue le signe distinctif d’un être particulier, d’une ethnie bien précise; … la révolte contre la tradition s’est transformée en coutume européenne. …

Les héritiers du tiers-mondialisme ne sont pas seuls à préconiser la transformation des nations européennes en sociétés multiculturelles. Les prophètes de la postmodernité affichent aujourd’hui le même idéal. Mais … s’éclater est le mot d’ordre de ce nouvel hédonisme … Ils prônent moins le droit à la différence que le métissage généralisé, le droit de chacun à la spécificité de l’autre. Multiculturel signifiant pour eux abondamment garni, ce ne sont pas les cultures en tant que telles qu’ils apprécient, mais leur version édulcorée, la part d’elles-mêmes qu’ils peuvent tester, savourer et jeter après usage. …

‘Toutes les cultures sont également légitimes et tout est culturel’, affirment à l’unisson les enfants gâtés de la société de l’abondance et les détracteurs de l’Occident. Et ce langage commun abrite deux programmes rigoureusement antinomiques.”

aus: Alain Finkielkraut: La défaite de la pensée. Paris: Folio 1991 (Orig,-Ausg. 1987), S.142-150.

08/13

24/08/2013 (13:40) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Relativisme culturel

“De peur de faire violence aux immigrés, on les confond avec la livrée que leur a taillée l’histoire. Pour leur permette de vivre comme cela leur convient, on se refuse à les protéger contre les méfaits ou les abus éventuels de la tradition dont ils relèvent. Afin d’atténuer la brutalité du déracinement, on les remet, pieds et poings liés, à la discrétion de leur communauté, et l’on en arrive ainsi à limiter aux hommes d’Occident la sphère d’application des droits de l’homme, tout en croyant élargir ces droits, jusqu’à y insérer la faculté laissé à chacun de vivre dans sa culture. Né du combat pour l’émancipation des peuples, le relativisme débouche sur l’éloge de la servitude.”

aus: Alain Finkielkraut: La défaite de la pensée. Paris: Folio 1990 (Orig.-Ausg. 1987), S.145.

08/13

22/08/2013 (23:16) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Racisme 2

“Le mot racisme, en effet, est trompeur: il réunit sous un label unique deux comportements dont la genèse, la logique et les motivations sont complètement dissemblables. Le premier situe sur une même échelle de valeurs l’ensemble des nations qui peuplent la terre; le second proclame l’incommensurabilité des manières d’être; le premier hiérarchise les mentalités, le second pulvérise l’unité du genre humain; le premier convertit toute différence en infériorité, le second affirme le caractère absolu, indépassable, inconvertible des différences; le premier classe, le second sépare; pour le premier, on ne peut pas être persan, aux yeux du second, l’on ne peut pas être homme, car il n’y a pas entre Persan et l’Européen de commune mesure humaine; le premier déclare que la civilisation est une, le seconde que les ethnies sont multiples et incomparables. Si le colonialisme est bien l’aboutissement du premier, le second culmine dans l’hitlérisme. …

Sans doute le concept de race a-t-il été ruiné par les travaux convergents des sciences sociales et des sciences naturelles. … l’argument biologique est désormais sans pertinence. … Cette théorie s’est effondrée. Mais où est le progrès? Comme les chantres anciens de la race, les fanatiques actuels de l’identité culturelle consignent les individus dans leur appartenance. Comme eux, ils portent les différences à l’absolu, et détruisent, au nom de la multiplicité des causalités particulières, toute communauté de nature ou de culture entre les hommes.”

aus: Alain Finkielkraut: La défaite de la pensée. Paris: Folio 1991 (Orig.-Ausg. 1987), S.106-109.

Abb.: Agus Triyanto BR: We are what we are #2, 2015, indoartnow, im Internet.

08/13

22/08/2013 (20:43) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Néo-belgitude

“De nombreux intellectuels et artistes flamands éprouvent une certaine méfiance envers une Flandre plus autonome, ressentie comme bornée et culturellement étriquée. En réaction, ces intellectuels … réinventent la Belgique. Le modèle belge est alors vécu ‘ironiquement’ comme une seconde Cacanie ‘à la Musil’, un doux Absurdistan qui n’a pas d’identité et est de ce fait préférable en ces temps d”identités meurtrières’. Ces postmodernes veulent appartenir à quelque chose, mais pas totalement. … Ces dépaysés ont besoin d’un décor réconfortant, d’un alibi nostalgique. Une Begique légèrement anarchiste et tolérante fait parfaitement l’affaire….”

aus: Luc Devoldere: ‘Ik ben van Luxembourg’ In: Ah! 12, Mai 2011, S.117.

08/13

20/08/2013 (19:56) Schlagworte: FR,Lesebuch ::
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